Rythme de vie soutenu, journées chargées, mauvaise qualité de sommeil, sédentarité, stress,... Nous sommes coupés de nos émotions, nous ne prenons pas le temps de les accueillir, les accepter, les traverser. Nous ne savons pas quoi faire de ces émotions, comment les gérer, nous les repoussons ou faisons même comme si elles n'étaient pas là.
Oui mais voilà, elles sont là et la plupart du temps nous pallions le trop plein par l'alimentation.
L'alimentation, qui, à l'origine (petit rappel), sert à apporter de l'énergie à notre organisme pour fonctionner de façon optimale (tout ce qui se passe à l'intérieur : digestion, cœur qui bat, respiration, les différents métabolismes etc. etc.) et assurer les dépenses supplémentaires (travail, activité physique…) sert également à compenser nos états d'être. Nous mangeons pour célébrer un moment heureux, compenser le stress, l'ennui, l'agacement, l'énervement, la colère… afin de se sentir mieux. Nous mangeons nos émotions. Comme si manger était la réponse à tout. Même quand nous n'avons pas faim !
Et pourtant, loin de nous sentir mieux, cela accroit au contraire le mal-être. En effet, selon les aliments vers lequel nous nous tournons, trop gras, trop sucrés, des quantités trop importantes, des fréquences trop régulières, nous nous sentons physiquement mal ensuite du fait d'une digestion inconfortable. A cela s'ajoute la culpabilité de l'acte "je n'aurais pas dû", "c'est nul ce que j'ai fait", "je suis nul(le)", "je sais que je n'aurais pas dû et je l'ai fait quand même", "je n'ai pas de volonté"...
J'en rajoute une couche ? La prise de poids qui souvent va avec, histoire d'être un peu plus mal.
Ca commençait juste par un moment d'ennui ou de stress… Oui mais répété…
Et si nous laissions à l'alimentation sa place d'origine ? Bien sûr, manger avec plaisir cela va sans dire !
L'alimentation émotionnelle
Elle se définit comme le fait de moduler la consommation alimentaire en réponse à un ressenti émotionnel plutôt qu'à celui de la faim ou de la satiété. Les mécanismes mis en cause sont les mêmes que ceux incriminés dans les troubles addictifs : la nourriture serait utilisée pour "s'automédiquer" d'une sensation déplaisante (Khantzian, 2003) et procurer du plaisir (Goodman, 1990).
En France, 4 personnes sur 10 déclarent manger plus qu'à leur habitude face au stress (Beck, Guilbert, Gautier & Lamoureux, 2007).
L'hyperphagie serait induite par un conflit émotionnel : la non reconnaissance et la confusion des émotions entraîneraient une incapacité à différencier les sensations de faim d'autres signaux internes d'inconfort (Bruch, 1961).
Il est établi que les réactions émotionnelles et la capacité à les réguler influencent plusieurs aspects de la prise alimentaire : la diversité, la quantité et la vitesse de consommation (Macht, 2008).
Réflexion alimentaire
Reconnaître les sensations alimentaires…
La faim : besoin physique de nourriture… Ventre qui gargouille, baisse de concentration, irritabilité, perte d'énergie… = Avoir faim.
Le rassasiement : baisse du plaisir à manger. Ce qui fait que l'on s'arrête de manger et qui permet au repas de se conclure = Ne PLUS avoir faim.
La satiété : absence de faim. Le besoin physique est comblé, l'énergie est retrouvée = Ne PAS avoir faim.
… Et les écouter !
Réflexion émotionnelle
Prenez un moment où vous avez un peu de temps, au calme, où vous êtes plutôt détendu(e). Demandez vous, qu'est-ce qui, pour vous personnellement, vous fait du bien, où vous vous sentez bien dans l'activité et après l'avoir faite. Listez les.
Une activité physique ? Manuelle (bricolage, jardinage, tricot, couture…) ? Artistique (dessiner, peindre, chanter, danser…) ? Se ressourcer en pleine nature ? Lire ? Parler à un(e) ami(e), sœur, frère… ? Soin du visage, soin du corps, automassage ? Méditation ? Respiration ?
A vous de trouver vos activités ressources ;-)
La prochaine fois que vous vous ennuyez, vous sentez stressé(e) ou que vous êtes traversé(e) par une autre émotion qui vous fait vous tourner vers les aliments, prenez quelques respirations calmes et profondes et lancez vous dans l'une des activités de votre liste.
Alors, avez vous faim ou envie ?
Quelle est votre stratégie dans chaque cas ?
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