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Nos sens en éveil, nos sensations en action

Dans nos vies d’homme/de femme, d’épouse/d’époux, de mère/de père, de salarié(e)s/d’indépendant(e)s, de bénévoles, etc… nos journées sont bien remplies, nous courons partout, tout le temps. Dans tout cela, il arrive que, s’accorder un temps pour soi, pour recharger les batteries, puisse être négligé.

Je vous propose alors de prendre ce temps de ralentir, d’appuyer sur pause et de créer votre bulle, une parenthèse le temps d’un repas pour commencer. Choisissez, dans la journée, le repas que vous préférez. Peut-être pouvez-vous faire ce voyage sensoriel seul(e) dans un premier temps, puis renouveler l’expérience avec une personne, vos enfants, pour partager vos ressentis, si l’envie vous en dit.

Quelques éléments avant de commencer ; Pour que l’expérience soit optimale, avant et pendant, mettez de côté café, chocolat, cigarette, parfum trop fort et rouge à lèvre. Autre élément important, faites cette expérience quand vous avez un peu faim, vos sens en seront plus affûtés. Enfin, vous pouvez écrire et verbaliser ce que vous percevez, ressentez.

Première sensation alimentaire…

La faim. Tout d’abord, savez-vous la reconnaître ? Je parle de la faim « physique » (par opposition à la faim « émotionnelle », qui elle, est dictée par l’envie). Plusieurs signes peuvent indiquer la présence de la faim physique, et d’une personne à l’autre ils peuvent être différents : l’estomac qui gargouille, de la fatigue, la tête qui tourne, de l’irritabilité, des difficultés à se concentrer etc… Autant d’éléments qui nous informent que notre organisme a besoin d’énergie pour continuer. Après ces précisions sur la faim physique, est-ce une sensation qu’il vous arrive de ressentir ? Et, à ce moment précis, avant de commencer ce repas des sens, avez-vous faim ?

Après avoir posé sur la table tout ce dont vous avez besoin et ce qui constitue votre repas, asseyez-vous, confortablement, le dos droit, les jambes décroisées, pour laisser toute sa place à votre abdomen. Je vous invite à laisser la télévision, la musique, l’ordinateur, le téléphone éteints pour que ce moment ait toute votre attention.

Tout commence avec…

La vue. Regardez ce qu’il y a devant vous. Quels contenants, quels couverts avez-vous pris ? Les avez-choisi ou pris au hasard ? Quels aliments composent votre repas ? Comment avez-vous disposé les choses ? Quelles formes voyez-vous, quelles couleurs ? Qu’évoquent-elles pour vous ? Vous plaisent-elles ?

La vue est le sens que nous sollicitons le plus et en premier. Il nous fait souvent un peu oublier les autres. 45 millisecondes seulement sont nécessaires pour que les informations visuelles arrivent aux centres nerveux, c’est bien plus rapide que les informations olfactives par exemple.

Continuons notre voyage sensoriel avec…

L’odorat. Quelles sont les odeurs qui arrivent jusqu’à votre nez ? Les reconnaissez-vous ou sont-elles nouvelles ? Comment les décririez-vous ? A présent, fermez les yeux. Comment sont ces odeurs maintenant ? Sont-elles identiques, différentes, plus marquées ? Avez-vous flairé ou respiré ? Flairer nous permet de beaucoup mieux percevoir les odeurs.

En effet, l’air entre beaucoup plus rapidement qu’avec la respiration normale, ainsi, près de 100% des molécules odorantes peuvent atteindre la muqueuse olfactive. Sachez aussi que la mémoire olfactive résiste plus longtemps que la mémoire visuelle et quand le contexte est chargé en émotions, cela renforce cette mémoire, pour ceux qui connaissent, « La madeleine de Proust » en est un bon exemple.

Prochaine étape du voyage…

Le toucher. Profitez de ce repas pour toucher les aliments avec vos mains, voire même manger avec vos mains. Les yeux ouverts d’abord, puis fermés. Pour commencer, prenez un des aliments, quelles sensations avez-vous entre vos doigts ? Quels mots pour les décrire ? Y-a-t-il des différences entre vos impressions les yeux ouverts ou fermés ? Si tel est le cas, lesquelles ? Puis mettez en bouche cet aliment. Touchez-le avec votre palet, votre langue, vos dents. Que constatez-vous ?

Le sens du toucher ne met pas en jeu que la peau mais aussi l’intérieur du corps. La pulpe des doigts, par exemple, est très innervée (250 capteurs au cm², cela représente un pouvoir séparateur de 1 à 2 millimètres). Imaginez que, dans la bouche, il y a beaucoup plus de sensibilité, 4 fois plus que les mains, ainsi le pouvoir séparateur est de l’ordre de 0,25 millimètre. Les dents ont un rôle dans la perception des textures, les récepteurs thermiques nous renseignent sur le chaud, le froid.

Passons à…

L’ouïe. Sans les toucher, entendez-vous des bruits émanant des aliments ? Comme par exemple, les bulles d’une boisson gazeuse qui pétille. Et si vous touchez les aliments, si vous coupez un morceau de pain, si vous croquez une pomme, une biscotte… Comment sont ces bruits pour vous ?

Dernière étape du voyage des 5 sens…

Le goût. Selon ce qui compose votre repas, goûtez les aliments séparément d’abord, puis plusieurs ensemble ensuite. Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Contrairement à ce que l’on pense, ce ne sont pas les papilles mais les capteurs qu’elles renferment, les quelques 10 000 bourgeons du goût, qui sont nos organes sensoriels du goût. Les cellules gustatives (dans les bourgeons du goût) peuvent répondre à plusieurs goûts différents et chacun d’entre nous possède sa propre cartographie des sensibilités gustatives, cela fait partie du patrimoine génétique de chacun.

Deuxième sensation alimentaire…

Prenez le temps de manger (au minimum du minimum 20 minutes), de mâcher, même si cela ne vous paraît pas nécessaire. Prendre le temps de manger a un impact sur la digestion, d’une part, elle se fera plus facilement, sans lourdeur ou inconfort. D’autre part, mettre plus de 20 minutes à manger laisse la possibilité à notre cerveau de savoir si vous êtes rassasié(e).

Le rassasiement, voilà la deuxième sensation alimentaire. Il consiste, à la fin du repas, à ne PLUS avoir faim, en ayant mangé suffisamment, ni trop peu et avec la faim 1h après me repas, ni trop et être lourd(e), ballonné(e), avec l’envie de desserrer sa ceinture.

Mâcher, mastiquer, permet à la fois de manger plus lentement du coup, mais également que la première partie de la digestion, qui a lieu dans la bouche, puisse avoir lieu. En avalant de trop grosses bouchées, ce travail préalable non effectué se voit réalisé par votre estomac, votre intestin et rend la digestion inconfortable.

Troisième sensation alimentaire…

Tout cela a évidemment une influence sur la troisième sensation alimentaire… La satiété. Il s’agit là d’un état plus que d’une sensation véritablement et consiste, entre 2 repas, à ne PAS avoir faim.

A travers ce voyage sensoriel, nous pouvons constater que la dégustation est une expérience subtile, où tous les sens sont à prendre en compte et rendent ainsi l’expérience très riche. Manger en conscience nous permet aussi d’intégrer la notion de plaisir, invitant à se poser la question : à travers l’acte de manger, avons-nous simplement nourri notre organisme physique ?

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